Le cross, la formation du coureur par excellence
Tradition plus que centenaire de l’athlétisme français, le cross-country conserve des vertus incomparables pour tous types de coureurs. Le meilleur moyen de progresser et d’être performant au printemps sur piste, route, ou trail. Explications.
Tout le monde, ou presque, y a eu droit, à l’école ou au collège quand ce n’était pas en club. Ces matinées ou après-midis les pieds dans la boue, en pleine nature, à courir avec et contre les copains, ces moments qu’on attend avec un brin d’appréhension mais qu’on se plaît tant à rejouer une fois vécus. Le cross, c’est d’abord une tradition française, qui a longtemps infusé toutes les strates de la société. « C’est en effet une tradition dans laquelle la France a une bonne place, et qui occupe une place importante du dispositif fédéral, en particulier sur une période où il existe moins de courses sur route, rappelle Patrice Binelli, coach J'aime courir et entraîneur au sein de la Direction technique nationale. Et pour la formation du coureur, c’est un passage obligé pour les jeunes, et bénéfique également pour les adultes en hiver. »
Une épreuve qui forge les âmes
Le cross, c’est d’abord « la seule compétition où la place est une priorité, et non le chrono, rappelle l’entraîneur. C’est extrêmement important car cela forge le caractère. Pour les adultes, c’est souvent un apprentissage de ce type d’effort différent, une lutte d’homme à homme par rapport aux autres. C’est aussi un travail des capacités mentales et physiques, car les certitudes et les hiérarchies sont différentes : avec la boue, les côtes, etc., les classements diffèrent souvent d’une course à l’autre. »
Autre intérêt : le cross permet aux coureurs sur route, pendant les longues semaines hivernales, de conserver un objectif de compétition pendant leur préparation. « D’ailleurs, c’est la seule épreuve où tout le monde se retrouve : coureurs sur piste, coureurs sur route, triathlètes, traileurs, mais aussi les hommes et les femmes. »
Une vraie préparation physique
« Le cross, c’est comme la prose de monsieur Jourdain (ndlr : le bourgeois gentilhomme de Molière), illustre Patrice Binelli. Il faisait de la prose sans le savoir. Et bien, en cross, on fait de la musculation sans le savoir. » Courir en nature, sur terrains souples ou boueux, avec des côtes est des descentes, reste en effet un excellent moyen de se renforcer musculairement, en particulier au niveau de chaînes musculaires qu’on ne développe guère sur les circuits linéaires de tartan ou de bitume.
« Pour les jeunes, c’est déjà une éducation du pied, qui devient intelligent, qui sait comment réagir. Pour les adultes, c’est aussi un travail physique, une amélioration de la condition globale car les sollicitations sont différentes. D’ailleurs, les coureurs sur route qui ont des ambitions vont sur le cross, car ils savent que c’est un excellent moyen de préparation. Entre les variations d’allure, la nature du sol, il y toujours un équilibre à trouver, et c’est aussi un vrai exercice. D’ailleurs, les triathlètes ne s’y sont pas trompés, eux qui investissent de plus en plus le cross depuis quelques années. »
Développer le foncier
Le cross réunit tous les coureurs, tendus vers un même objectif en période hivernale : la préparation foncière. « Les marathoniens qui courent au printemps, à Paris par exemple, effectuent souvent la saison de cross avant de basculer sur leur préparation spécifique une fois cette période terminée. Et ils sont alors performants sur marathon », pointe l’entraîneur. D’autant que la saison des cross, qui s’étale de novembre à mars, peut se conjuguer selon les plans de chacun, entre les épreuves de préparation puis les championnats fédéraux, à partir de janvier.
« Il existe en France une grande variété de cross, de tous niveaux, avec des pelotons assez étoffés, et un calendrier bien établi. On peut ainsi imaginer effectuer entre quatre et huit cross dans l’hiver. Ne serait-ce que parce que cela permet de rompre la monotonie de l’entraînement en cette période. » Ce qui n’est pas le moindre avantage d’une tradition qui aura encore, tant que les coureurs auront besoin de se forger les muscles et le caractère, de beaux jours devant elle.
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